
- Titre complet de l’œuvre : La ballade de l’impossible.
- Nom de l’auteur : Haruki Murakami
- Nom de l’éditeur : 1018
- Date de la première publication : 1987 en japonais. 2007 en français.
Watanabe relate
dans ce livre une
phase très marquante de son existence, la plus marquante d’ailleurs,
celle qui l'a forgé, et qui l'a aidé à transiter vers le monde adulte.
ça commence par la mort de son meilleur
ami, Kizuki, laissant derrière lui une petite amie chagrinée et
irrémédiablement détruite Naoko . Le développement de la relation entre Watanabe
et cette dernière suite à une rencontre au hasard, un an après ce tragique événement.
Son quotidien au foyer d’étudiants à Tokyo. Les gens qu’il y a connu. La fac. Tout
ça dans un japon des années soixante. Avec la teinte particulière de Murakami :
De la musique, de la musique et encore de le musique … de la littérature, des
titres qui vont te marquer sans que tu les aies lus, de la cuisine également. Une
atmosphère envoutante, un monde particulier, comme magique, duquel il est assez
difficile d’émerger.
l’intervalle de temps entre la première fois oùj’ai entendu parlé de ce bouquin, et le jour ou je l’ai commencé est énorme: presque un an passé à sa recherche dans les librairies, et ce, en vain.
Pendant tout ce temps, d’un coté je luttais contre l’intense envie de voir l’adaptation cinématographique de cette histoire ...
et d’un autre, je croisais très souvent des citations absolument magnifiques de ce livre, ainsi que des chroniques des gens ayant adoré cette lecture, et pour couronner le tout, Norwegian wood (le titre en anglais) est mondialement connu comme étant l’une des œuvres majeures de Haruki Murakami. Donc naturellement, vous arrivez à imaginer le genre d’idées desquelles je me suis nourrie durant cet an ou je le cherchais. Je croyais que comme tout le monde, je tomberais indéniablement amoureuse de ce roman. Et par moment, même si je ne l’avais pas encore lu, je sentais que je l’adorais.
Sauf que ce ne fut pas exactement le cas …
Un jour n’en pouvant plus des minables librairies d’Alger qui offraient un chois très restreint, j’ai téléchargé sa version numérique, et commencé sa lecture en epub.
Tout ce que je savais sur son histoire se résume en une ou deux phrases : une histoire entre un jeune homme (je connaissais pas son nom) et l’ex de son meilleure ami, qui est « plus attachée à la mort qu’à la vie », c’est cette phrase qui m’a toujours marqué. J’avais veillé à me protéger de toute sorte de spoil, et je n’ai jamais été fan de synopsis donc ça me suffisait amplement comme avant gout.
Je me souviens des premières pages qui m’ont
tenue réveillée jusqu’à 3h du matin, les longues heures que j’ai passée à
savourer le début de ce roman.
Un « Watanabe » comme personnage principal, peu sociable, taciturne, entouré de très peu d’amis. Un passionné de littérature, de musique. L’archétype à la Murakami. Et J’ a d o r a i s ça, parce qu’avant toute chose je m’y identifiais parfaitement.
Un « Watanabe » comme personnage principal, peu sociable, taciturne, entouré de très peu d’amis. Un passionné de littérature, de musique. L’archétype à la Murakami. Et J’ a d o r a i s ça, parce qu’avant toute chose je m’y identifiais parfaitement.
Vous voyez le genre de passages qui
parait on ne peut plus ordinaire pour certains ? , tels que :
« en un certain sens, il y avait une déformation »
« Car je suis le type même de l’homme incapable de comprendre les choses tant qu’il n’a pas essayé de les mettre en mots »
Ou encore :
« je lisais beaucoup, mais, contrairement au lecteur qui dévore une grande quantité de livres, je préférais relire plusieurs fois ceux qui m’avaient plu »
Moi ils me représentaient
tellement, que c’en était ahurissant. Parfois je restais sidérée devant une
phrase, me demandant si ce n’est pas moi qui l’ais écrit dans une autre vie.
Et comme Haruki est le genre d’auteur assez généreux,
qui aime faire connaitre toute lecture, toute musique l’ayant marqué, j’ai été
très gâtée, très bien servie du coté des découvertes littéraires, j’ai
noté pas mal de titres que je me suis mise à chercher tout de suite après. A savoir :
Gatsby le magnifique de Fitzgerald, le
Centaure de John Updike .. etc

Il suffit juste de voir comment Watanabe en avait parlé pour avoir envie de le dévorer tout de suite.
"Gatsby le Magnifique de Fitzgerald. Ce livre resta longtemps mon préféré. Il m’arrivait souvent de le sortir de mes rayons pour l’ouvrir au hasard et lire pendant un moment le passage qui me tombait sous les yeux. Je ne fus jamais déçu. Pas une seule page ne m’ennuyait. Je le trouvais absolument superbe. Et je voulais partager mon émerveillement. Mais personne autour de moi ne l’avait lu, ni même ne songeait à le lire. Lire Scott Fitzgerald en 1968 n’était pas recommandé, même si ce n’était quand même pas considéré comme réactionnaire."
A un moment, Nagasawa, un étudiant
qui hébergeait dans le même foyer que Watanabe est entrée dans l’histoire, j’ai
vraiment beaucoup aimé son caractère, ses qualités, et même ses défauts. J’étais
là, derrière mon écran à l’aduler presque, buvant toutes ses paroles avec une
admiration des plus rares. Voici de quoi vous faire baver :
"Plus on connaissait Nagasawa, plus on le trouvait étrange. J’ai rencontré, j’ai croisé et j’ai connu pas mal de gens bizarres au cours de ma vie, mais aucun ne le fut jamais autant que lui. Pour ce qui est du lecteur passionné qu’il était, je ne lui arrivais pas à la cheville, mais il avait pour principe de ne lire que les auteurs morts depuis au moins trente ans. Il me disait que c’étaient les seuls en qui il avait confiance."
"Nagasawa était un garçon qui portait en lui plusieurs caractéristiques absolument contradictoires. Il pouvait être tellement gentil que j’en étais touché, mais, en même temps, il pouvait se montrer terriblement obstiné. Il avait un esprit étonnamment noble, mais il était aussi d’une vulgarité irrécupérable. Tout en dirigeant les autres et en allant de l’avant d’une manière optimiste, son cœur était embourbé dans des abîmes de solitude. J’avais nettement perçu toutes ces contradictions dès le départ, et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi les autres n’y voyaient que du feu. Ce garçon vivait un enfer à sa mesure."
Et d’ailleurs c’est lui qui a dit ce passage qui est devenue l’une des citations très
largement connues de Murakami :
" C’est justement pour cela que je les lis. Quand on lit la même chose que tout le monde, on ne peut que penser comme tout le monde. Cela fait péquenaud et vulgaire. Quelqu’un de sérieux ne s’amuse pas à ce genre de chose."
Bref, jusque là, tout les ingrédients
murakamiens se tenaient majestueusement entre les pages, me procurant un plaisir
fou.
MAIS. Mais .. Mais. Une fois
arrivée à la moitié, j’ai failli l’abandonner tant je peinais à poursuivre sa
lecture. Ça a commencé quand Watanabe a
rendu visite à Naoko qui se trouvait depuis plusieurs mois, dans un établissement
qu’elle appelait « maison de repos ».
Je me dois ici d’ouvrir une petite parenthèse pour parler un peu du personnage de Naoko. Cette fille n’avait pas le genre de fêlures que nous possédons, c’est-à-dire des fêlures « supportables », que nous oublions par moment. Non. Elle survivait à peine, dans son mal être qui la consumait à petit feu, incapable de se remettre de la mort de Kizuki, son petit ami qui était bien plus que ça. Ils font partie des couples ayant grandis ensemble, jouissant d’une relation très fusionnelle. D’ailleurs la mort de Kizuki, ou plutôt son « suicide » restait sans explications. C’était si soudain, et brutal. Personne ne s’y attendait car il était un bon vivant, toujours souriant, même s’il souffrait au fond de lui de faiblisses que seule Naoko connaissait, ça ne l’empêchait pas de montrer aux autres, Watanabe y compris qu’il allait constamment bien.
Lui, Naoko, et watanabe formaient un petit trio, qu’il animait toujours par ses discussions, par ses rires.
Je me dois ici d’ouvrir une petite parenthèse pour parler un peu du personnage de Naoko. Cette fille n’avait pas le genre de fêlures que nous possédons, c’est-à-dire des fêlures « supportables », que nous oublions par moment. Non. Elle survivait à peine, dans son mal être qui la consumait à petit feu, incapable de se remettre de la mort de Kizuki, son petit ami qui était bien plus que ça. Ils font partie des couples ayant grandis ensemble, jouissant d’une relation très fusionnelle. D’ailleurs la mort de Kizuki, ou plutôt son « suicide » restait sans explications. C’était si soudain, et brutal. Personne ne s’y attendait car il était un bon vivant, toujours souriant, même s’il souffrait au fond de lui de faiblisses que seule Naoko connaissait, ça ne l’empêchait pas de montrer aux autres, Watanabe y compris qu’il allait constamment bien.
Lui, Naoko, et watanabe formaient un petit trio, qu’il animait toujours par ses discussions, par ses rires.
Après son suicide, Watanabe est
devenu une sorte de « substituant ». Il aimait Naoko follement.
Personnellement je ne comprends ni
pourquoi il était amoureux d’elle, ni de quand exactement datent ses sentiments
pour cette dernière. De plus, les scènes
érotiques avec elle, ont été, juste … exécrables, de toutes les manières
possibles.
La meuf, ne l’aimait pas, c’était clair. Mais il s’accrochait
à elle, en prenait soin, l’entourait d’attention,
d’affection dans des lettres qu’il lui rédigeait régulièrement. Je crois qu’en dehors de ses sentiments, il
voyait ça comme un devoir, pour honorer la mémoire de son meilleur ami.
Les fois ou elle est apparue, étaient les pires moments de
ce roman. Je l’ai haï violement.
Pour le reste, elle n’apparaissait qu’indirectement, c’est-à-dire
à travers les souvenirs, ou les paroles de Watanabe, et franchement, c’était
tant mieux. Je ne l’aimais point.
D’ailleurs si j’ai finis le bouquin, c’était parce que la
partie la concernant avait fini par prendre fin.

Et en fait, ceux qui considèrent ce livre comme une romance à cause de la relation Naoko/Watanabe me laissent sans voix, j’ai juste envide de leurs dire : Vous n’êtes tout de même pas sérieux !
Je m’y connais assez en romances pour pouvoir affirmer haut
et fort que ceci est tout SAUF une histoire d’amour. même si l’amour n’est pas
que du rose, ça n’expose même pas « the bad side of love », le coté
pseudo romantique … c’est juste du grand n’importe quoi. It’s all messed up.
Je crois que maintenant que j’ai exposé ma haine envers
Naoko je peux me calmer, mais continuons sur la même lancée : les points
négatifs du roman.
Je suis bien consciente que dans tout les Murakami, il y a
quand même un peu d’érotisme, qui revient plutôt régulièrement. Mais cette
fois, c’était superflu. Et ça se voyait
tellement que c’en était très décevant. Toutes les scènes ont été de trop, et
si mal placées, si mal décrites. Ça m’a franchement dégouté, et c’est
principalement à cause de ça, (que ce soit leur fréquence, ou les personnages y
participant ) que j’arrêtais pas de répéter que ce livre est ma plus grosse
déception ever.
Un autre personnage dont je ne vois pas l’utilité est « Midori ». Une jeune fille, fréquentant
la même fac que Watanabe. Tous les deux vont se lier d’amitié. Et pour une raison que j’ignore, tomberont
amoureux … Non seulement, son caractère me saoulait, le fait que Watanabe que je
respectais pourtant, ait pu d’attacher à elle m’a paru illogique. Ce n’est pas que je la juge, mais elle est
exécrable. Vraiment. J’ai trouvé, repoussant tout ce qu’elle disait, faisait. Leurs
relation .. je la comprends pas. le pire c'est qu'il avait le coeur vraiment déchiré entre les deux filles (Naoko/Midori) il pouvait pas s'engager avec Midori alors que Naoko était là ...
Pour « enfin » finir, j’ai envie de dire que ce live est vraiment particulier. Parce que durant sa lecture, je me disais que décidément c'est une énorme déception, qu'il était un de ces overrated books, mais maintenant je réalise que si j'avais eu cette impression, c'est surtout parce que je me suis focalisée sur des détails. Certes, je ne dirai jamais que ce fut un coup de cœur, que j'ai adoré. N’empêche qu'il m'a ENORMEMENT marqué. Après l'avoir fini, j'ai passé les heures suivantes à y réfléchir; à me remémorer tout les moments que j'ai passé avec, se sont des souvenirs que je garderai précieusement, qui me vont réchauffer le cœur en y repensant des années plus tard, c'est ce ce genre de livres.